bric-à-brac

La maladie d’Alzheimer, premier chantier de Nicolas Sarkozy… au moins on peut dire qu’il soigne ses électeurs.

Bon, trêve de plaisanterie, parlons sérieux malgré la fatigue chronique qui me frappe depuis quelques jours (nan nan sans dec là je suis sur les rotules).
Alors, dans son discours à la salle Gaveau, ce dimanche 6 mai, Sarko a sorti cette phrase qui me glace : « Assez de la repentance et de la concurrence de la mémoire ». Puis ont suivi quelques phrases sur Mai 68, que c’est pas bien, que c’est pas beau, patati patata…on coupe les ponts avec le passé. Encore une rupture avec Chirac qui, au contraire, avait tenu à officialiser la mémoire du rôle de la France sous Vichy dans la déportation. La droite d’aujourd’hui sera donc réconciliée avec tout son passé… allez hop on oublie tout, finis les tabous, Vichy, la colonisation. Le problème pour Sarko c’est que mai 68 a été l’époque de négociations syndicales historiques, qu’il y a eu des réformes sociétales de première importance qui ont bouleversé le vieux système des valeurs : le rôle des femmes, le statut des homosexuels, le rapport au temps consacré au travail, le désir de démystification des autorités arbitraires. Désormais, et maintenant que ceci est posé (je pense que personne ne reviendra dessus), caricaturons un peu car ça fait pas de mal (et moi ça me fait écrire autre chose que des bilans sur la déconcentration). Ceux qui sont heureux de ces avancées votent à gauche, ceux qui sont effrayés votent à droite. Etre de gauche, au final, c’est faire confiance à la liberté, être de droite c’est, par peur de la liberté, choisir l’autorité.
Dans ce sens, durant la campagne, Sarkozy avait un rôle plus facile. La peur et la réaction face aux mutations de la société ne sont pas très difficiles à encourager. Mais j’admets son talent d’orateur.
Ce que je trouve étrange aussi, c’est que le traité européen a été rejeté, officiellement, pour son excès de libéralisme (la directive Bolkenstein ça vous rappelle quelque chose ?). Mais le même nombre d’électeurs qui avaient dit « non » au traité viennent de donner la victoire à Sarkozy… ??? wooh ??? y a un truc que je pige pas. Mais ce que je comprends très bien c’est que la vraie raison du refus de la constitution était ailleurs : du côté d’un nationalisme qui répugnait à abandonner de la souveraineté.
Passons à autre chose, j’ai le clavier qui me démange encore un peu. Et regardons cette question des droits de succession. Le dynamisme d’un pays vient (entre autre, et selon moi) de sa capacité à redistribuer les cartes lors des décès. Une société qui abolit les droits de succession, notamment pour les grandes fortunes, produit mécaniquement une aristocratie et fige la société. C’est l’avènement d’un monde de vieux et de rentiers, où l’on confie l’avenir à ceux qui n’ont plus d’avenir…
Tout ceci m’explique désormais pourquoi les plus de 70 ans ont voté à 68% pour Sarkozy : succession, nationalisme, peur d’une perte de l’autorité. Halala, ils sont pas si faciles que ça à analyser les vieux ! Mais c’est bon là je pense avoir bien cerné leur petit jeux.

Je termine par deux infos, une marante, et une autre qui fait peur. Je commence par celle qui fait peur : Sylvio Berlusconi, le 24 avril, a dit sur la radio italienne « Si on lit les discours de Sarkozy, on s’apercevra que de nombreux points sont tirés de mes livres. »

La marrante maintenant. Chirac a téléphoné à Sarko pour lui demander d’être « gentil » (sic) avec Thierry Breton et de lui trouver une présidence de grande entreprise publique.
Pour ma part, j’attends de voir avec quoi va se retrouver Breton.

à chaud.

Bon, voilà, le petit agité a été mis sur un piédestal comme il le souhaitait depuis si longtemps, au moins maintenant il sera à la hauteur des autres et ne devrait plus faire de complexe sur sa taille… tant mieux pour lui, grand bien lui fasse. J’espère aussi que désormais il pourra se raser sereinement, en ayant l’esprit un peu plus libre.

Pour ma part je ne peux que constater l’écart de 6 points entre Ségolène Royal et lui Il n’y a rien d’autre à ajouter. Pour autant, je le mets au défi d’accomplir toutes les promesses qu’il a faites. Il a parlé, promis, menti, critiqué, rassemblé, s’est contredit, mais il a su peut-être parler de façon intelligible pour l’ensemble des français… à lui désormais de faire le grand écart pour mettre en place tout ce qu’il a dit puisque le peuple semble lui faire confiance. Pour ma part, je ne dirai qu’une chose : qu’il garde ce qui fait la spécificité française. La France est une terre d’accueil : certes nous ne pouvons pas accueillir tout le monde, mais il faut bien garder à l’esprit que nous sommes tous un étranger dans les yeux d’un autre (que ceux qui n’ont jamais voyagé se mettent à bouger et ils découvriront ce sentiment).
J’espère que les haines entre les gens (disons le franchement, entre les immigrés et les français) ne seront pas attisées par de futures politiques du nouveau président. J’espère que la France ne sera pas un mouton de Panurge en suivant les Etats-Unis, ce qui la sortirait encore un peu plus de l’Europe. Je m’étonne d’ailleurs que Sarko adresse un si vif message en direction des E-U, et rien à nos voisins européens. J’espère que nous ne deviendrons pas des égoïstes, jaloux de nos richesses, enclavés dans nos propriétés (il veut la propriété pour tous), et que nous n’allons pas nous mettre à nous regarder le nombril. Pour avoir un minimum voyagé et glané quelques impressions de la France à l’étranger, j’espère que nous saurons garder notre philosophie des Droits De l’Homme, notre esprit issu des Lumières, notre conception sociale et égalitaire des individus. J’admets qu’on veuille payer moins d’impôts, qu’on veuille s’enrichir, qu’on ait peur de l’avenir, c’est tout à fait légitime. Mais je n’admets pas que ceux qui ont déjà tout se contentent de fermer les yeux sur ce qui les entoure afin d’avoir plus que tout (c'est-à-dire le superflu, donc ce qui va leur permettre de se différencier des autres). Je ne vais pas pouvoir admettre les alliances entre puissants qui vont se créer, le mélange des genres entre finance et politique. Il ne faut pas se leurrer, cela va arriver.
Plus de réactions demain, là je dois terminer un truc pour le boulot.

Je termine avec les paroles de Sinsémilia, chanson +2 flics (hommage au petit Nicolas)

Ils étaient des milliers à la rue
Ames blessées, tête baissée, mains tendues
Jusqu’au jour où il est apparu (le messie)
Et avec lui la solution tant attendue

Plus de flics, plus de flics
Oh oui quel pays magnifique !!
Plus de flics, plus de flics (allez allez, on y croit !)
Ya du génie chez nos hommes politiques

Avant ça s’faufilait aux frontières
Des hommes fuyant la misère ou la guerre
Mais ça c’était hier
Grace à lui on a recruté pour remplir les charters

C’est ça votre conclusion ?
Le fruit d’vos réflexions ?
Des centaines de problèmes ,une solution :
Répression !!
Contre ces jeunes désoeuvrés qui squattent dans l’allée
Plus de flics
Contre la misère,les rhumatismes de ma grand mère
Plus de flics
Contre ces clébards qui mettent leurs merdes sur nos trottoirs
Plus de Flics
Pour qu’enfin la vie soit belle comme du TF1
Plus de flics

de quoi s'aérer l'esprit.

"Le nationalisme est une maladie infantile. C'est la rougeole de l'humanité. "
Albert Einstein

"L'administration est un lieu où les gens qui arrivent en retard croisent (...) ceux qui partent en avance."
Georges Clemenceau

"Il faut écouter beaucoup et parler peu pour bien agir au gouvernement d'un état."
Richelieu.

"L'État, c'est moi !"
Louis XIV (1655), Sarkozy (2007)

"Quand Dieu se tait, on peut lui faire dire ce que l'on veut."
Jean-Paul Sartre

"L'ignorance et l'insécurité sont deux oreillers fort doux, mais, pour les trouver tels, il faut avoir la tête aussi bien faite que Montaigne."
Denis Diderot, Pensées Philosophiques.

"La foi soulève des montagnes, oui : des montagnes d'absurdité."
Gide.

"Dieu est le seul être qui pour régner n'ait même pas besoin d'exister."
Baudelaire.

Ma passion pour les BD... et les arts divinatoires.

La revue "comic Box" (avril 2007) a déniché une histoire de science-fiction, publiée en 1940 par la revue "planet Comic", où un horrible personnage venu de la Terre sème la terreur sur Mars:
"Sarko, le chef des mauvais terriens, s'apprête à donner son assaut final aidé par de monstrueux cyclopes". Vaincus par "les gens de Ru" et la princesse Viga, "Sarko, contrairement à beaucoup d'adversaires vus dans les comics, ne reviendra pas. A moins qu'il ne se soit depuis exilé sur une autre planète ?"
Pour ma part j'étais mort de rire en lisant ça. J'espère que tout le monde a compris la référence au cylcope.....

http://planetcomics.net
http://popshoponline.com

Merci canard !