Vive la littérature !
La semaine passée, alors que j’étais dans l’espèce de Fnac locale, j’ai finalement trouvé quelques livres étrangers, ce que je n’espérais plus en fait.
Bon, on ne va pas s’emballer non plus. Hormis le dernier Harry Potter, le choix est rapidement limité. On y trouve aussi du Dante, du Shakespeare, du Conan Doyle et voilà en gros pour le livres dignes d’intérêts pour peu que je me motive à lire ces livres en anglais.
Ensuite, les choix sont plus variés mais je pense avoir trouvé une ligne directrice dans leur choix : ne pas faire de vague ou donner à penser.
Des exemples au rayon français ? les plus célèbres footballeurs, un livres sur les voitures de luxe ou les anciennes maisons de personnalités, un bouquin sans doute fascinant sur les dinosaures ou des poèmes d’auteurs chinois. Ah pardon, j’allais oublier le manifeste du parti communiste (en anglais) ou le compte rendu du 17° congrès du parti (en français celui-ci).
Malgré ces trésors méconnus de la littérature, mon choix s’est porté sur un livre beaucoup plus pragmatique : La Chine en questions et réponses, un édition chinoise en français, imprimée en 2006.
En voici la table des matières avec un avant goût que je peux vous donner, trié sur le tas :
A chaque fois, j’ouvrirai les guillemets mais avec des pincettes…
Politique démocratique : « La Chine conserve encore la peine de mort qui ne touche pourtant aucun innocent grâce au perfectionnement du système […] introduisant le système d’assesseurs et améliorant l’effet de la rééducation des criminels. »
Développement pacifique et diplomatie : « Ces dernières années, les dépenses de la défense nationale ont connu une augmentation relativement importante, mais la plupart sont destinées à l’amélioration des conditions de vie et du traitement des militaires. »
Religion, Droits Humains, Tibet et Taiwan : « Le Tibet et Taiwan font toujours partie du territoire sacré de la Chine. Les Tibétains poursuivent leur croyance religieuse et leurs traditions nationales et jouissent de droits humains inimaginables dans l’ancien Tibet. »
Education, sciences et technologies, santé publique et protection de l’environnement : « [La Chine] a réussi un vol spatial habité, la technologie du clonage et la technologie transgénique. En tant que premier pays à dépister la grippe aviaire, la Chine a procédé de façon efficace à la prévention et au contrôle de l’épidémie et renforcé la protection des animaux. »
Quant aux photos, puant la mise en scène, elles sont toutes dignes d’une campagne électorale, avec des explications d’une pertinence rare : « prévenir la pollution des eaux attire l’attention de toute la société », « un groupe musical britannique bien accueilli à Hangzhou », « dans un train, des policiers vérifient à l’ordinateur les renseignements sur des suspects en fuite », « le gouvernement chinois respecte et protège toujours le droit à la liberté de croyance du peuple tibétain » …
Ce genre de propos est sans doute celui que l’on retrouve dans les manuels scolaires et je ne pense pas qu’il soit propice au développement de l’esprit critique de leurs chères petites têtes « blondes ». En tout cas, ces quelques lignes se retrouvent déjà dans les propos que j’ai pu échangé avec des habitants d’ici, preuves sans doute que les leçons sont bien apprises par certains.
Les chiffres annoncés dans le livre peuvent faire peur car ils tentent de crédibiliser les actes ou masquer des faits (les taux de criminalités suite à la ré-éducation serait de 6 à 8%, dont 2/1000 concernant les délits pénaux). Ou alors, « Selon l’estimation conjointe du ministère de la santé publique de Chine, du Programme des Nations Unies pour le Sida et de l’OMS, fin 2005, la Chine comptait 650.000 porteurs du VIH dont 75.000 sidéens. » Les rapports de l’OMS ne sont pas disponibles comme ça (j’ai voulu vérifier), donc je me contente des données du Guide Bleu « 840.000 cas était officiellement recensés en 2005, mais Onusida estime qu’il faudrait au moins doubler ce chiffre et attend plus de 10 millions de séropositifs en 2010 ».)
Ce que je ne sais pas autrement c’est comment fonctionnait le régime tibétain auparavant. Apparemment c’était un régime féodal avec une forte population en esclavage et que le régime chinois aurait mis fin à cela. J’ai un peu de mal à vérifier cela mais je sais en revanche que le Dalaï Lama, qui se transforme en phénomène de mode en occident, n’est pas non plus un exemple d’ouverture d’esprit en ce qui concerne le développement d’un Tibet libre qui devrait se baser sur la religion (vive la théocratie, l’Iran vous dit quelque chose) ou l’acceptation de l’homosexualité. Bref, ça risque d’être compliqué encore un moment là bas, même si la situation semble s’être calmé ces dernières décennies hormis au niveau politique.
Voilà en tout cas la nourriture spirituelle et intellectuelle qui est donnée, pré mâchée et digérée dès l’enfance, à des Chinois qui n’ont qu’à aller se nourrir des dires d’un parti communiste libéral qui dispense son mode de pensées sans se soucier des réalités ou des mensonges, pourvu que l’on attente pas à ses dogmes.
J’attends de voir ce que pourra dire une population chinoise, travaillée au corps et à l’esprit de la sorte, pour les 20 ans de la répression étudiante l’an prochain…
1 Comments:
"l’amélioration des conditions de vie et du traitement des militaires"
concernant les militaires, ce ne sont pas des conneries : les chinois sont en train d'exploser leur budget militaire pour arriver à faire des sous-marins nucléaire lanceur d'engins... qui marchent.
plus d'infos sur : http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2008/05/une-base-secrte.html
Concernant la répression étudiant, je trouve hallucinant que l'armée ai demandé aux familles des gamins de rembourser les balles utilisées pour tuer lesdits gamins.
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