Mon voyage en Indonésie (Sumatra)
Deuxième essai pour écrire mes impressions sur l’indonésie. En effet, le premier article que j’avais fait a été supprimé avant que j’ai eu le temps de le finir (j’y avais quand même passé 3h, ça fout les boules). Donc là vous aurez droit à un article plus court, sachant que je mets quand même quelques petites anecdotes, juste pour moi et me rappeler des couilles que j’ai eu.
Singapour vu du ferry.
Le premier jour a été tout simplement horrible. Rien n’a marché comme nous l’avions prévu. On s’est levé à 5h30 avec Basil pour prendre le premier ferry en partance pour Batam, une petite île au sud de Singapour. On arrive là bas à 7h30 (heure indonésienne) et on nous annonce qu’il n’y a plus de ferry pour rejoindre Pekanbaru (sur la carte, au dessus du mot « Indonesia »). Le lonely planet annonçait des ferry(s) régulièrement jusqu’à 9h. Notre idée première était de se la couler douce en bateau, de prendre notre temps, et de traverser une partie de Sumatra au milieu des rivières. On est donc obligés d’acheter un billet d’avion (en plus on s’est fait arnaquer car les mecs avaient bien compris que soit on achetait le billet, soit on restait bloqué jusqu’au lendemain), et on traverse Batam d’est en ouest pour poireauter et attendre l’avion pendant 5h.
Dans l’avion (où les hôtesse donnent un livret de prière pour tous les passagers) on remarque sur le lonely planet qu’à 50km au sud de Pekanbaru il y a une petit ville avec une gare de chemin de fer, et qu’on peut prendre le train à travers la jungle et la montagne pour se rendre à bukkittingi (sur cette deuxième carte, ville à l’ouest de Pekanbaru).
On se décide à adopter cette option, bien décidés à prendre un moyen de transport qui change du bus et de l’avion. A l’aéroport, on demande donc à un taxi si il y a une gare dans cette ville (on commence à être méfiants), il nous répond que oui et qu’il peut nous y emmener. Ok, go. Au bout d’une heure, il s’arrête en plein dans un village (mais vraiment le village de merde, avec 3 poules et 2 vaches quoi), et nous dit :
« voilà, vous êtes arrivés ».
« heuuu, vous êtes sur qu’on est à sungaipagar ? »
« oui oui c’est là. Ça vous fera 100 000 Rupiah. »
« attendez mais elle est où la gare ? »
« bin là, à côté de vous ! » on se retourne et on voit un vieux truc à l’abandon.
« mais, c’est pas possible, il est où le train ? »
« là-bas ! » en nous indiquant au loin près de la jungle une vieille locomotive en train de rouiller ou de moisir, au choix.
« mais c’est pas possible, on vous a demandé si il y avait une gare !!! »
« ha oui, mais vous m’aviez pas demandé si elle fonctionnait encore. Ça fait 6 mois qu’on a enlevé les rails de la voie pour les refondre, et on a utilisé le bois aussi. Y a plus aucun train dans le sud de sumatra. »
Ok, on a été eu, on avoue notre défaite, et on retourne donc (après avoir négocié le chemin retour quand même avec le connard de taxi) à pekanbaru, pour se trouver une guesthouse et méditer sur les emmerdes de la journée. Le ferry : non. Le train : non plus. On décide de la jouer banal et de prendre le bus le lendemain.
ça c'est leur blague préférée pour essayer de tuer les touristes...sachant en plus qu'il n'y a pas de lumière la nuit, je vous dis qu'il faut faire attention à tout dans ce pays !!!
On a passé les 5 ou 6 jours suivant à bukkittingi. Cette ville est franchement sympa, et il y a vraiment de quoi s’occuper. On voulait gravir le mont Merapi, volcan encore en activité (éruption il y a moins de 6 mois), mais vu que c’est la saison des pluies, on nous a dit (à part les guides qui voulaient se faire du fric bien sur) que le gravir à cette saison était inutile car il y a beaucoup trop de nuages, et qu’en plus c’est glissant et c’est la meilleure manière de se croûter.
On en a profité pour faire une randonnée dans le canyon et la jungle.
On a d'abord suivi le cours de la rivière, puis on s'est enfoncé dans la forêt (avec un guide je précise, et heureusement).
Kiff mes chaussures avec un trou dedans, à marcher dans la boue, à faire gaffe aux sangsues (notre guide en a chopé. Je n’ai jamais été aussi heureux d’avoir des poils aux jambes , les sangsues ne peuvent pas s’accrocher, ouff), et on s’est rendu en fin de journée dans un petit village en haut de montagne (Bukkintingi est déjà à 1000m). retour par la jungle…en pleine nuit.
Pour traverser les rivières, on s'est tué les pieds. La saison des pluies chariait énormément de petits (voire gros) cailloux, et une tonne de sac plastiques plus dégueux les uns que les autres.
L'indonésie et ses chauves-souris géantes (plus d'1m d'envergure, ça rigole pas).
Les jours suivants on a fait des rencontres, une indonésienne qui nous a invité à partager un repas le soir avec sa famille, des gens qui nous accostent juste pour le plaisir de parler un peu anglais, quand on buvait un thé il y avait tj quelqu’un pour venir nous parler d’un truc… vachement sympa comme coin.
Et puis on a aussi loué plusieurs fois une moto notamment pour se rendre au lac Maninjau (sur la carte, côté Est, en face des îles Tanahmasa). Le lac est en fait un ancien cratère de volcan, et on se sent vraiment enfermé quand on se baigne. Même si c’est immense, on a vraiment l’impression de se baigner dans un cratère, et qu’il peut y avoir une éruption à tout moment. On a passé la nuit là-bas.
Et j'ai eu la chance de croiser Ludo là-bas. Il prenait un petit bain, avec toujours cette même vivacité dans le regard. A part que là c'est un peu plus propre que sa chambre.
Et ça vaut le coup que je raconte la nuit qu’on a passé. Tout le monde sait que l’indonésie est le pays le plus peuplé de musulmans. Et l’employé de la guesthouse l’est aussi (et ses potes qui squattaient, vu que le patron et les clients ne sont pas là en saison des pluies). On arrive, et il nous demande si on veut pas aller voir dans une autre guesthouse. On répond que non, on reste ici (quand même surpris par la demande). On comprend bien vite, quand on revient quelques heures plus tard pour savoir si il y a un truc à bouffer au resto, il y avait une dizaine de ses potes, totalement bourrés et défoncés à la marijane (en provenance du nord de sumatra, de banda aceh). L’employé (Lay de son nom), nous dit de l’accompagner pour voir ce qu’il y a dans le frigo. A part une porte de frigo qui ne ferme pas et qui se casse la gueule tt le temps, il n’y avait rien à voir. On part donc sur une omelette. Et la soirée que nous avons passé a été très sympa, non pas parce que nous avons bu ou fumé (franchement trop crevé), mais parce que les mecs étaient trop marrant à voir. Des musulmans qui se bourraient la gueule et se défonçaient la tête. On les a quitté au bout de 2 h, pour boire une bière tranquille le long du lac.
Le lendemain on a repris la moto pour se balader dans la région. On s’est rendu jusqu’à un bled dont je suis bien incapable de me souvenir du nom. En tout cas on a dormi là-bas, et le jour d’après on est rentré à bukkittingi pour prendre le bus direction Parapat, au nord de sumatra.
Un repas typique (et ce jour putain qu'est ce qu'on s'est régalé). et un avocatier en gros plan.
Le bus devait partir à 5h de l’aprem. Mais vu que c’est la saison des pluies, il y a des glissements de terrain monstrueux. D’ailleurs en moto on s’est souvent retrouvé face à l’un d’eux, heureusement qu’il y a toujours des gens pour nous indiquer quelle route prendre pour continuer notre chemin. Enfin bref, tout ça pour dire que le bus s’est finalement pointé à 3h30 du mat, on l’a attendu pendant presque 11h, dans un office tout minable, sans rien avoir à faire. C’est long, c’est trèèèès long, mais dans ce pays j’avoue que j’ai appris à attendre. Et vaut mieux, car les transports c’est la merde (pire que tout ce que j’ai pu voir pour le moment, même le cambodge c’était mieux). On monte dans le bus, je me retrouve coincé au fond avec tous les cartons, entre un vieux qui crache par terre, un mec devant qui a fumé pendant tout le trajet (les gens fument n’importe où en indonésie, dans le bus, dans les bureaux, et même à l’hôpital je suis sûr), et un autre gars qui a gerbé une bonne partie du voyage. Pour faire les 400km, nous avons mis… 19h. Plus les 11h d’attente, on arrive à 30h pour faire 400km.
Voici un aperçu de ma place, et un aperçu de la route.
Haaaa, et je passe aussi tout ce que j’ai pu voir le long de la route, tellement marrant que j’en aurai des pages et des pages à écrire. Mais ça vaut le coup, Basil et moi on ne regrette absolument pas ce voyage. Juste une petite idée pour vous (j’attends les photos de basil), un tractopelle qui pousse les bus et camions toute la journée pour les aider à franchir une côte, trop boueuse et bus trop merdiques.
Parapat (et ensuite Tuk-Tuk, sur l’île) se situe tout à côté du lac Toba, le plus grand lac d’Asie du Sud, formé à la suite d’une éruption volcanique, et qui a totalement redessiné la carte de Sumatra. Je précise que rien que la petite île au centre du lac (cf carte) est plus grande que Singapour. Ça vous donne une idée de l’échelle. On est resté plusieurs jours aussi sur l’île. Il faut dire que ça ne coutait vraiment rien, 1,5€ pour deux la nuit. On a refait une petite rando sur les montagnes de l’île, on a loué une moto pour visiter un peu, et on s’est baigné.
Basil qui cherche son chemin quand on s'est fait la rando sur Tuk-Tuk. Du chili en gros plan. Et dernière photo, la pluie pour le retour.
Ha si, on a encore rencontré pleins de gens, notamment des lycéens (ils avaient 18 ans) qui nous ont invité à une soirée barbecue un soir au bord du lac. Vraiment cool.
Ensuite j’ai repris le bus tout seul pour aller jusqu’à Medan (un peu au nord-ouest sur la carte), j’y ai passé la nuit dans un hotel à côté de la grande mosquée c’est l’horreur d'être réveillé à 4h30 après 1h de sommeil: Hala est grand et matinal! Medan est une ville sans grand intérêt où il vaut mieux ne pas s’attarder. Et j’ai pris l’avion pour revenir un peu plus tôt sur singapour, avant ma deuxième destination. Je mettrai tout ça à jour dès que j’ai les photos. (et j’avais aussi promis de faire un article sur « les gens à singapour »). Je ferai ça bientôt.
ça c'était la chambre à Medan, rien à voir avec le reste. heureusement que c'était que pour une nuit.
Pour conclure avec l’Indonésie, et bien je ne regrette pas d’avoir traversé Sumatra. Au total j’y suis resté heuu, attendez… 15 ou 16 jours je crois. Les gens sont incroyablement sympathiques, un peu feignants, ils fument comme des pompiers, patients comme tout, et ils adorent venir discuter avec les touristes. Et contrairement aux autres pays, ils n’essaient pas de vendre quoi que ce soit. J’ai vraiment adoré cet aspect. C’est la première fois que tu peux discuter tranquille avec tout le monde, sans te dire « qu’est ce qu’ils vont encore me proposer eux ? ». On a souvent été invité à manger avec des familles, ou boire le thé. La saison des pluies ne nous a pas trop dérangé, à part les glissements de terrain, et je suis un peu triste de ne pas avoir pu faire l’ascension du Mt Merapi (on voit le souffre sortir du cratère quand on est en haut). Sinon, je précise quand même que les transports c’est la merde, vraiment la merde. On ne peut pas faire confiance non plus aux agences de voyage. Les horaires et les prix ne sont jamais fixes, et le plus important c’est de faire du regroupement d’infos, sinon on se fait assez vite avoir. Ensuite, et bien, comme partout là-bas, faut prendre son mal en patience, et apprendre à glander tout seul, et discuter avec les gens pour faire passer le temps (c’est aussi une des raisons qui fait qu’ils sont si accueillants).
En tout cas, si vous en avez l’occaz, allez-y !!!! Pas pour les grandes visites de temples comme en Thailande, ou au cambodge, ni la jungle de la malaisie (celle d’indonésie est même mieux d’ailleurs), mais c’est surtout pour les rencontres humaines.
Fin
posted by Blog de Seb et David @ 7:29 PM
2 comments
