De retour en Asie !

Un carnet de voyage tout en couleur...

04 octobre 2006

Mes vacances au Cambodge.

Voilà, avec un peu de retard je me décide enfin à faire un petit résumé de mon voyage au Cambodge. Je dois dire que ce pays m’a vraiment impressionné, les gens sont accueillants, ont vraiment le sourire, la Cambodge possède une richesse culturelle et des paysages incroyables, mais par contre c’est définitivement un pays très très pauvre.



Dès notre arrivée à Siem Reap (jetez un coup d’œil à la carte du pays pour localiser la ville), direction Phnom Penh, en bus, située 300 km plus au sud. La route qui relie Siem Reap à PP (Phnom Penh) est la meilleure du Cambodge, mais par rapport à la France c’est du même niveau qu’une route départementale. Donc 6 heures pour parcourir les 300 km, dans un bus surchargé, avec des personnes assises sur des chaises dans l’allée centrale pour vraiment blinder le bus à mort. Toutes les deux heures, arrêt obligatoire pour laisser refroidir le moteur et l’asperger d’eau, et aussi pour nous laisser l’occasion d’aller pisser en pleine nature.






Autant le dire tout de suite, PP n’a rien de touristique, et c’est une ville qui est du même niveau que les villes du tiers monde. Dépaysement garanti par rapport à Singapour. Tout le monde jette ses ordures en pleine rue, des gens dorment dehors sur des matelas à même le sol ou sur des chaises, les enfants marchent pieds nus, y compris dans les endroits les plus sales de la ville, et les Tuk Tuk et motorbike vous interpellent toutes les 30 secondes pour vous proposer de vous emmener quelque part.

Le stand magique, ou comment regonfler ses pneus, acheter de l'essence (dans les bouteilles de pepsi), et des clopes "Alain Delon" (mort de rire quand j'ai vu ça) au même endroit.



Quelques images de PP.







Les enfants ne vous lachent pas d’une semelle pendant des centaines de mètres pour avoir des dollars ou vendre des cartes postales,de la bouffe … Ha oui j’oubliais, un tuk tuk, c’est en fait un genre de scooter (100 cm3) avec un remorque attachée derrière. Très pratique pour se déplacer à plusieurs, mais faut bien faire gaffe à toujours marchander (diviser par deux ou trois le prix qu’ils annoncent) et surtout à se faire comprendre. Beaucoup ne possèdent que quelques rudiments d’anglais, ou alors ne le parle pas du tout. PP nous a en fait permis d’apprendre énormément de choses sur Pol Pot (instigateur de la révolution communiste, et figure de proue des Khmers rouges) et sur les atrocités qu’il a commis.
Nous avons commencé notre visite de PP par le musée Tuol Sleng, ancien lycée transformé en prison de haute sécurité (S-21) et en centre de torture, où plus de 17 000 personnes sont mortes entre 1975 et 1978.



Les murs de plusieurs salles sont entièrement couverts de photos d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont tous été exécutés. Seules 7 personnes ont survécu à cette prison, lorsque les forces vietnamiennes ont libéré PP.














Direction ensuite le killing field (le charnier), toujours en tuk tuk, à 15 km de Phnom Penh. Pour y aller, il faut emprunter une « route » (l’équivalent d’un chemin pour tracteur) sur plusieurs km. Le killing field est un domaine où les khmers rouges exécutaient tous les intellectuels (j’ai oublié de préciser que le but de Pol Pot était d’avoir une société entièrement basée sur l’agriculture, et que selon lui le Cambodge n’avait besoin que d’1 million d’habitants), exécution des opposants à la révolution, de toute personne suspect, et de ceux qui avaient avoué à la prison S 21. Très franchement, rien n’est fait pour vraiment informer les visiteurs, et j’ai trouvé que la prison était beaucoup plus poignante que le charnier. Par contre ce qui est vraiment surprenant, c’est que des familles vivent sur le domaine du charnier, avec des poules qui courent de partout et des enfants qui jouent au milieu de cet ancien charnier.







Le deuxième jour, le groupe s’est divisé. Avec Léon, nous avons demandé à un moto-taxi de nous conduire, pour une journée entière, dans différents villages à l’écart de PP, pour voir la « vie de tous les jours ». Nous étions donc 3 sur un scooter, sans casque bien sûr, avec un conducteur qui ne parlait pas un mot d’anglais.

La casquette MacDo tue tout.


Méthode D pour se faire comprendre, et un peu d’emmerdes au début car le mec nous a trimballé pendant plus d’une heure sur les routes de la capitale avant que nous nous rendions compte qu’il n’avait pas compris ce que nous voulions. On lui demande de s’arrêter, on lui montre la carte et où on veut aller, les esprits commencent à s’échauffer car pas moyen de comprendre ce qu’il nous dit, et en moins de 5 minutes 10 autres moto-taxi se sont agglutinés autour de nous (juste par ce qu’il y avait un peu d’animation).





Finalement tout s’est très bien terminé, le driver nous a emmené dans un petit village paumé, sur des routes catastrophiques. On a pu voir les champs de riz (personne pour le ramasser car ça ne devait pas être la bonne saison encore), des pêcheurs, … et tous les gamins nous couraient après et nous faisaient coucou.
Et contrairement à PP, personne pour réclamer des dollars ou autre chose. Les gens n’ont vraiment rien du tout, ils vivent dans des cabanons au milieu de la boue (saison des pluies oblige), les gamins jouent dans la vase et se baignent dans les fossés gorgés d’eau (c’est comme ça partout dans le cambodge. Pendant la saison des pluies plus de la moitié du territoire est sous les eaux, ce qui explique que toutes les maisons sont construites sur pilotis).



On a même pu partager un repas avec eux (dans une sorte de « cantine » locale), par contre à part le riz impossible de savoir ce qu’on a bouffé !! Bref, superbe expérience. A part peut être le retour, où il s’est mis à pleuvoir, avec en prime le conducteur qui était perdu et ne connaissait plus la route pour retourner sur PP.















Troisième jour (donc mercredi) : bus pour Siem Reap. Crevé. Guesthouse (résidence pas cher). Voilà.

Le Jeudi, enfin, nous sommes allé à …Angkor, passage obligé pour tout touriste se rendant au Cambodge. En un mot…..immense. En une phrase…. Il faut supporter à longueur de journées les vendeurs de cartes postales, copies de Lonely Planet (d’ailleurs j’ai acheté un Lonely Planet du Cambodge pour 2 dollars), ceux qui vendent de l’eau, de la bouffe, … bref, on se fait harceler de tous les côtés.
Quand enfin on a réussi à se débarrasser d’un gamin parce qu’il a compris qu’on ne voulait rien acheter, même pas le temps de se retourner qu’il y en a deux autres qui sont revenus pour proposer autre chose. Heureusement, ils nous laissaient en paix dès qu’on rentrait dans les périmètres des temples. Alors Les temples d’Angkor s’étendent sur plusieurs dizaine de Km2, certains d’entre eux étant même jusqu’à 30 km du temple principal (mais ceux là je ne les ai pas vu).

Bon, je sais pas par quoi commencer, car en fait on a vu tellement de temples en deux jours… En fait, ce jour là on a préféré louer un tuk tuk plutôt que de louer des vélos, pour se rendre illico vers des temples un peu plus éloignés. On a commencé par Angkor Thom, espace gigantesque qui regroupe Bayon, Baphuon, le Royal Palace, .. oui bon je sais tous ces noms ne vous disent rien du tout mais c’est trop long pour moi de tout expliquer. Donc je vous mets les photos, et je vous dis juste que ces temples là étaient pas mal du tout (en gros, pour les noter, 7/10).



























On s’est ensuite rendu à Ta keo (1 ou 2 km plus loin), petit temple sympa, puis Ta Prohm. Ta Prohm est le temple où a été tourné le film Tomb Raider, avec tous les arbres gigantesques qui poussent sur les pierres du temple. Ce temple là est vraiment impressionnant, à l’intérieur c’est la jungle, les racines des arbres sont littéralement en train d’envahir tout le domaine et de recouvrir toutes le pierres. Juste pour la culture, ce temple a été construit en l’honneur de la mère du roi Jayavarman VII, voilà, pour ceux que ça intéresse. (9/10).









On a ensuite demandé au tuk tuk driver de nous conduire directement à un temple plus éloigné (la fin de journée approchait, et on était de plus en plus crevé sachant qu’on visitait des temples depuis 9h30 du mat ). Donc direction Preah Khan, et là….. bin y a pas à dire c’est surement l’un des meilleurs temple d’Angkor. Très très très grand, bordé d’eau de partout avec des enfants qui se baignent dedans (car le site d’angkor n’est pas seulement touristique, beaucoup de familles vivent encore ici, et on peut même voir des vaches ou des poules se promener au milieu des temples). Je vous laisse voir les photos.


Et Piou-Piou aussi à apprécié les visites :D .















Vendredi, hahaha, location de vélos avec léon. C’était le pire vélo sur lequel j’ai jamais roulé, c’est bien simple il n’y avait pas de freins. C’est pas très important vu qu’au Cambodge il n’y a tout simplement pas de feux de signalisation, et que dans les carrefours il suffit de se frayer un chemin parmi les voitures, les camions, les tuk tuk, les scooters et les autres vélos.
C’est un beau bordel, mais les gens sont beaucoup plus zen qu’en Europe et ne tentent jamais de forcer le passage. Alors ce jour là, on a vraiment crevé de chaud, et surtout on était plein de coups de soleil à cause d’un soleil de plomb (le seul jour de la semaine où il n’a pas plu !! donc pas un seul nuage). La visite en vélo est beaucoup plus sympa (plus crevante aussi) car elle permet de s’arrêter pour regarder le paysage, discuter avec les gamins des villages, et puis tout simplement juste pour le plaisir de rouler au milieu des temples, avec les autres cyclistes khmers qui se rendent au marché avec des cochons, des poules, des bananes attachés à l’arrière du vélo.

Ce jour là, on a commencé par le temple le plus connu : Angkor Wat. Mais bon, à part le fait qu’il est grand, il est nettement moins beau que certains autres, et c’est presque celui que j’ai le moins apprécié.








Ensuite direction Bantey Kdei, Pre rup, et East Mebon pour terminer.







Et voici Pre Rup (avec Leon qui s'essaye au dressage).











Retour à Siem Reap en vélo totalement mort, après plus de 30 km sous une fournaise, 3 litres d’eau, et rien dans l’estomac car on n’avait pas pris le temps de manger.

Le floating village.





Enfin, dernier jour le samedi, seule une petite partie du groupe est allée au floating village (photo panoramique), trois personnes du groupe étaient malades avec une chiasse d’enfer apparement. Et là, je dois avouer que ça a du être l’un des meilleurs jours du voyage. Le village est exceptionnel.


En fait, on n’a pas voulu acheter les billets pour le bateau qui mène les touristes au cœur du village (justement parce que c’est touristique), on a demandé à notre tuk tuk de nous déposer de l’autre côté du village, là où personne ne va car vraiment trop crade, rien à visiter ni à acheter, … Mais très franchement, tous les gamins que nous avons croisés (en gros une bonne soixantaine) faisaient des grands sourires, certains demandaient quelques bonbons ou chewing gums,et on a enfin pu discuter pendant un moment avec des monk (les moines bouddhistes).








On est resté plus d’une heure et demi dans ce village, à photographier les gamins (ce furent mes dernieres photos avant que ma batterie ne tombe à plat après une semaine d’intense utilisation) pour leur montrer les photos ensuite sur l’écran de l’appareil numérique. A la fin ils se prêtaient tellement au jeu qu’ils appelaient tous les autres gamins pour se faire photographier aussi (ce qui change des enfants d’angkor qui demandent 1$ quand on les photographie).


Comme vous pouvez le voir, le bétail est parqué sur les rares zones non inondées.












Quelques photos des gens du village.


















































Enfin le dernier soir, tout le monde est allé se coucher à 10h car on devait se lever à 4h du mat pour prendre notre avion. Je suis resté tout seul à jouer au billard de la guesthouse (gratuit) avec les tenanciers, et à 11H ils m’ont proposé des les accompagner si je voulais dans un club (je ne savais même pas qu’il y avait des clubs à Siem Reap, alors que le salaire moyen est de 20$ par mois). J’ai dit ok et là surprise, le club est gratuit. Deuxième surprise, le club est franchement bien et bourré de monde. Troisième surprise…. J’ai bien regardé de partout, il n’y avait que 4 occidentaux (moi y compris) dans tout le club, et je devais facilement faire une tête de plus ou presque que tous les cambodgiens. Mais c’était vraiment une super ambiance, même s’ils ont pas un rond ils dansent comme des malades, font des cul secs à la bière, …Bizarrement je me suis beaucoup plus amusé dans ce club que dans les clubs de singapour. Bref, juste pour dire que c’était vraiment une bonne soirée et que j’ai été vachement surpris de voir quelque chose comme ça alors que je pensais que la plupart des khmers travaillaient trop pour pouvoir espérer sortir un peu.

Et puis voilà, le dimanche matin, retour à Singapour, ville de l’ordre et de la propreté, en avouant quand même que ça fait du bien de prendre une douche chaude.