De retour en Asie !

Un carnet de voyage tout en couleur...

09 février 2009

Mieux vaut tard...

Bon, maintenant que je m’y suis remis, je vais continuer sur ma lancée. Aujourd’hui c’est le 'lantern festival' comme expliqué plus bas, donc les cours finissent plus tôt. Enfin, le boulot je veux dire. La nourriture est déjà prête (les restes du week end : bœuf bourguignon style, ratatouille façon mémé et salade bressane façon David (ça, ça veut dire que c’est consistant…) ! Que du bon)
Enfin, tout ça pour dire que j’ai cuisiné ce week end, que je n’ai toujours pas ouvert mes cours de chinois et que demain je vais trimer pour la reprise.

Mais je voulais surtout ajouter quelques unes des photos prises lors de mes précédentes balades, à savoir à Macao et à Beijing.
En premier lieu, Macao donc. A une heure de bateau de chez moi, ancien comptoir portugais qui a su garder une partie de sa saveur (nourriture à base de morue et d’huile d’olive entre autres), ses couleurs (certaines façades de la vieille ville sont superbes) et son architecture (en partie les églises), avec ses noms de rues toujours écrit en portugais. Le tout m’a rappelé Goa en Inde, ancien comptoir portugais aussi. Le centre est un peu trop petit et aurait pu être mieux conservé mais le style change suffisamment des décors alentours tels que Hong Kong et Guangzhou (Canton) pour être apprécié.

Et puis surtout, ce qui fait la réputation de Macao, ce n’est pas les éléments beaucoup trop culturels que je viens de citer mais des choses beaucoup plus terre à terre, mercantiles et dépravantes : les jeux. Macao est la seconde ville au monde pour le jeu après Las Vegas. Et pour info et le plaisir de lancer un petit commentaire mesquin et gratuit sur le régime soit disant capitalo-communiste de Chine, 60% des joueurs sont Chinois. On les connait joueurs mais ce n’est pas la meilleure façon de s’assurer de la répartition égale des richesses…



Et les efforts ont été plus que conséquents pour s’assurer que le pigeon ou le joueur puisse s’y faire plumer ou se laisser gagner par la folie du jeu, car tout est à la démesure chinoise.
Les casinos sont de tailles pharaoniques, les décorassions titanesques et les moyens mis à disposition colossaux. Un exemple ? Le Venezia. Ce casino se veut une réplique de Venise, avec ses canaux, ses gondoles, son architecture italienne… Et ils sont parvenus à faire un bâtiment, sans la magie italienne certes, reprenant ces éléments. En un mot, c’est impressionnant. Après, n’ayant toujours pas compris comment fonctionnent ces putains de bandits manchots, je n’ai pas pu goûter au plaisir de dilapider ma croûte. Mais l’île vaut un détour.

En second lieu, Beijing. J’avais profité d’un week end prolongé par mes soins pour aller me faire une ré-acclimatation rapide aux caillantes françaises.

Là bas, j’ai pu découvrir l’un des berceau du capitalisme chinois, plus ancien que Shenzhen vu la hauteur plus restreinte et « humaine » de ses buildings (allons-y mollo sur le mot « humain » à Beijing, eu égard aux expatriés involontaires et expropriés sans sommation. C’est l’occasion de rappeler que les gars se font toujours virer sans avis ni préavis de chez eux, et que pour cacher ça, j’ai vu que des murs avaient été construits devant les anciens quartiers, qui se faisaient anéantir gentiment à l’abris du regard des gens du CIO à l’époque, et des industriels ou des officiels maintenant, ou des touristes comme moi. Ensuite, tous les handicapés, moteurs ou carosseries, de faible importance ou non, avaient eux aussi été gentiment foutu en dehors de la ville pendant toute la durée des JO, car ça va bien les malheureux, les pauvres, les estropiés et les attardés mais il ne faudrait quand même pas faire croire au monde ébahi par ces jeux que la Chine a aussi son lot de personnes à problèmes. Qu’on se rassure, ils sont de retour. Digression terminée. Je referme la parenthèse).
Bref, Beijing, bardée de maisons basses en briques et en bois broyées par les bulldozers, de buildings bigarrés de bétons bruts ; Beijing, berceau des bouleversements brutaux d’une bande de bolcheviks bafouillant des bribes du bouquin d’un barbu ; Beijing, bâillonnant et brutalisant ses bienfaiteurs; Beijing, qui commence à me gaver avec cette allitération en « b » est aussi une fort belle ville puisque, outre être la capitale du pays le plus peuplé du monde en terme de Chinois, est aussi la ville qui accueille la cité interdite (c’est là qu’habitait l’empereur avant d’être remodelé (ça veut dire lobotomisé, lavé du cerveau, TF1-nisé) par la canaille communiste), le parc olympique, la place Tian’an men, la grande muraille et plein d’autres trucs très intéressants que j’ai la flemme de décrire ici. Oui car j’ai dit que je faisais court et après, je digresse, je diverge, je m’écarte du sujet et c’est pas comme ça qu’on repeuple la France. Or ça fait bien 814 mots que je raconte ma vie et m’écoute écrire (vous pouvez compter si vous avez rien à faire.)
Sur ce, amis du soir, bonsoir.

08 février 2009

Le retour à Shenzhen

Enfin quelques nouvelles depuis, pffou, fort longtemps…
Entre temps, retour en France, prolongé d’ailleurs du fait des aléas conjugués des réunions et des vacances chinoises.
Néanmoins, j’ai pu goûté à l’atmosphère du nouvel an ici. Les décorations regorgent encore dans les rues et les immeubles et offrent un spectacle assez enchanteur : lampions par centaines parfois, lumières diverses, mandariniers…Et lundi soir prochain, on m’a annoncé que je devais quitter le bureau à 16h pour la fête des lanternes qui clos définitivement l’année précédente, la fête du printemps durant 15 jours après le passage à la nouvelle année. Et le lendemain, c’est direction le boulot pour tout le monde (c’est la théorie).
Car oui, j’ai découvert les us et coutumes locaux que je vais tenter de lister ici.

Déjà, la « red pocket » ou « lucky pocket ». Quezako ?
En bon peuple capitalo-communiste, ça parle d’argent (c’est redondant ici). Les couples mariés doivent offrir une enveloppe rouge contenant un peu d’argent à ceux qui n’ont pas (cocher la case qui vous fait plaisir): a) encore eu cette chance, b) rencontrés la bonne personne c) envie de sauter le pas d) le temps.
Moi je n’ai rien reçu mais j’ai bien compris que la red pocket avait une autre application possible : de l’employeur vers ses employés. Un fournisseur m’en a parlé. Je me suis donc laissé aller à offrir ma lucky pocket à mon équipe qui a semble-t-il bien apprécié le geste venant d’un occidental, donc ça fait malgré tout plaisir.

A oui, précision qui a son importance pour peu que l’on trouve ça important, nous sommes entrés dans l’année du bœuf, qui est, tout comme l’année du rat que nous avons quitté, une année liée à l’élément de la terre. (vous vous souvenez les figurines des JO, il y en avait 5, tout comme les éléments : le métal, le feu ; le bois, la terre et l’eau qui interagissent tous les uns sur les autres pour se créer ou se détruire. C’est pas clair ?
Tiens ta tête mon cousin et concentre toi bien. Avec de l’eau, tu fais pousser ton arbre, qui te donnera du feu avec son bois, qui fera des cendres et de l’engrais pour le sol dans lequel tu trouves les métaux. En revanche, la flotte elle va nous éteindre le feu, qui lui fait fondre le métal, avec lequel on coupe le bois qui nous sert à sarcler la terre, elle-même recouvrant et absorbant l’eau et ainsi de suite jusqu’à épuisement total.)
Bref, maintenant, c’est le bœuf et la terre.

Et qu’est ce qu’on se fête pour le nouvel an ? Et bien de prospérer et de devenir riche. Ce qui a donné quelques cartes de vœux assez marrantes avec une en particulier qui me revient à l’esprit. Une salle remplie et dégueulant de billets de banques avec marqué bonne année…On est loin de l’ascétisme.

Niveau déco, comme je l’ai indiqué, on trouve de partout des lampions rouges, en particulier le long des routes et des les parcs, des dessins ou des textes en rouge et or, placardés un peu partout, des mandariniers recouverts de fruits ainsi que de nombreuses illuminations diverses dans un style beaucoup plus occidental sur les façades des buildings ou sur les places, comme c’est le cas près de chez moi.

Concernant les croyances, un de mes collègues m’a expliqué comment cela se passait. Il y a tout d’abord une cérémonie d’au revoir au dieu protecteur de la maison qui retourne se reposer au ciel quelques jours et balancer à ses supérieurs ce que la famille a fait de plus ou moins bien, avant de revenir à la nouvelle année. Pendant ce temps là, prière de faire attention car ce dieu local est en congés donc ne surveille plus personne et un accident est si vite arrivé. Surtout aux vues du nombre de pétards utilisés (on n’est pas encore au niveau indien de Diwali. Nico, si tu me lis ;..). Néanmoins, les pétards et feux d’artifices fusent de partout et ce jusqu’à point d’heure. Et ceci se retrouve aussi à l’usine puisque lundi, nous sommes allés pendre un chapelet de pétards contre notre bâtiment. Depuis le matin, j’avais observé devant les sociétés des tas de papiers rouges explosés, de ceux qui recouvrent les pétards. Le volume que ces chapelets représentent est impressionnant et le final se fait dans une explosion retentissante.

Enfin, une petite dernière que j’ai vu sur Hong Kong : les danses du dragon. Comme à la télé, avec une 10aine de personnes cachées sous un dragon de papier et de tissus, qui le fond onduler grâce à des perches, le tout accompagné d’un orchestre avec des percussions à nous décoller les tympans. C’est joli à voir en fait.

Voilà donc quelques mots sur ce retour et ce que j’ai pu cerner du nouvel an ici.
La suite dans le prochain épisode…