De retour en Asie !

Un carnet de voyage tout en couleur...

02 juillet 2009

Le Japon, la suite (2)

Après le passage à Osaka, nous avons repris le Shinkansen direction Himeji, pour aller admirer ce château classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Tout en bois, il a échappé aux incendies et aux bombardements et sa forteresse a pu abriter divers shogun depuis maintenant 400 ans. Voilà, ça c’est pour l’histoire. Voir la photo dans le premier article en fait. De là, direction la ville qui m’a le plus bottée : Kyoto.
Pour la petite anecdote, c’est un Français qui a contribué au sauvetage du patrimoine de cette ville. Alors que les Américains planifiaient de bombarder cette ville lors de la seconde guerre mondiale, un amoureux du pays du soleil levant provenant de l’hexagone a insisté pour que l’on épargne cette ville. Ce qui fut fait.
Et tant mieux car la ville affiche encore un côté provincial et surtout traditionnel qui en font tout son charme.
Quel plaisir et quel dépaysement de se balader et de croiser ça et là des femmes en costume traditionnel, des hommes en kimono et quelques geishas se baladant, élégamment perchées sur leur chaussures surélevées, le visage couvert de blanc laissant d’autant mieux apparaître le sillon de leur nuque et les apparats de leur chevelure.
Attention, ça ne veut pas dire que ça les rend toutes belles, y a aussi des thons, mais force est d’admirer la grâce qu’elles dégagent. Et puis Kyoto est la ville millénaire où les temples plusieurs fois centenaires se croisent au détour des ruelles étroites où se cachent les sanctuaires discrets ou au coin de parcs soignés et à la coupe millimétrée.
Le quartier de Gion, dans le centre ville, est le plus typique avec ses maisons en bois et ses magasins traditionnels.
Mais ils nous a bien fallu plusieurs jours (et des semaines suffiraient à peine pour voir tous les temples) pour aller profiter de la vue depuis le temple Kiyomizu (celui-ci je le place car dans 10 jours je ne m’en souviendrai plus) ou nous balader, un jour de pluie malheureusement, autour du pavillon d’or. Pourquoi ce nom ? Il est recouvert d’or fin, tout simplement. CQFD.
Tant que je suis sur Kyoto, il faut que je parle aussi du musée international du manga, que l’on a trouvé fermé la première fois où nous y sommes allés. Nous avons pu rester dans le café à côté, au charme certain et qui nous a aidé à digérer notre déception jusqu’à ce que l’on décide de retenter notre chance, et avec succès cette fois, le jour suivant. Au programme, que du manga. Une espèce d’immense bibliothèque avec plusieurs 10aines de milliers de manga. Et quel plaisir de découvrir que, la France étant le second marché au monde pour ce genre de livre je crois, nous sommes accueilli par un « bonjour » aux accents doucement asiatiques mais suivi par tout un discours prononcé sans problème dans cette belle langue qui est la nôtre (je parle uniquement aux Français et aux personnes douées de sens commun qui me lisent). Un mot aussi sur l’excellente habitude qu’ils ont de présenter leur plat. Il est possible de choisir en vitrine, à partir d’un modèle modelé et peint, qui plus est parfaitement conforme au plat original, ce que l’on souhaite commander.
Certains font preuve d’une grande originalité pour présenter leur plat mais le résultat final dans l’assiette s’avère toujours convaincant. Et ceci devrait faire réfléchir tous ces restaurateurs malhonnêtes transis dans leur graisse (même pas de canard) et leur taverne minable juste bonne à accueillir de touriste de passage qui, sous couvert d’une photo non contractuel, nous servent parfois en France, pays de la gastronomie s’il en est, un brou tel qu’un petit enfant éthiopien le confirait lui-même avec plaisir à l’appétit des thermites déjà occupé à bouffer sa case. Bref, je m’égare, passons. Mais pour l’heure, je vais moi-même passer à table et aller cuisiner et savourer, sans aucune publicité mensongère, mon délicieux steak chinois acheté dans un supermarché japonais, que je vais saupoudré d’herbes italiennes et de sel de Guérande…

29 juin 2009

Le Japon



Alors, est ce que le Japon est, comme l’a dit à ses troupes mon collègue et ami indien Leslie, « une île sans histoire construite par les Américains » ? Non, 1000 fois non. Je ne m’étendrai pas ici sur la comparaison Inde – Japon, volontairement et exagérément peu glorieuse pour le premier pays, que j’ai fait en réponse, tant sur l’aspect historique qu’architectural. Si 15 jours ne suffisent bien évidemment pas à connaître un lieu, à plus forte raison encore, un pays, ils suffisent à percer la richesse exceptionnelle et la tranquillité de cet archipel, à jouir de l’incroyable hospitalité des gens des grandes villes, à saisir ce sens aigu de la perfection.
Arrivée le premier mai à Tokyo, aéroport de Narita, où dès le lendemain je suis rejoint par un petit Ch’ti d’un bon mètre quatre vingt dix et ses 100 kg de muscles, copain de promo et coreligionnaire de mes escapades dans les pays de l’Est : Ludo. Accompagné de sa copine, Nelly, à la bonne humeur et au rire contagieux. Notre Japan Rail Pass en poche (que les Japonais soient bénis pour cette carte d’accès simple et économique à tout le pays !), nous nous dirigeons vers la gare. Avant cela, il faut se faire à un plan façon japonaise, car au premier abord, ce n’est pas simple. Mais comme le reste, c’est bien pensé et explicite donc tout va bien. Nous pouvons embarquer dans notre premier TGV japonais (Shinkansen), nos premiers bento sous le bras. Les gens se mettent en file indienne en respectant le marquage au sol à l’approche du train et nous pénétrons dans notre wagon, spacieux, calme et bien agencé. La découverte peut commencer.
Direction Osaka tout d’abord, où nous logeons dans un charmant et superbe hôtel dans le plus pur style japonais, clair, calme, apaisant. Le kiff quoi. Et que dire de aussi, maintenant que ces instants magiques me reviennent en mémoire, instants malheureusement trop éphémères et qui laissent malgré tout, à leur simple évocation, une douceur et un sentiment de bien-être m’envahir, que dire d’un des apports génial et grandiose à l’humanité, d’une des conquêtes les plus nobles de l’homme civilisé japonais sur le reste du monde, de la suprématie de l’homme sur la bête, que dire disais-je avant d’être aspiré de nouveau dans mes souvenirs transis d’admiration béate face à tant de délicatesse, que dire de leurs toilettes ! On touche au sublime. La cuvette est chauffée et c’est un bonheur de s’asseoir dessus. Après, si on en a le goût, on peut se nettoyer le derrière en choisissant aussi la température. Et puis le petit plus écologique et économique, on peut se laver les mains avec l’eau avant qu’elle ne remplisse la cuvette puisque le haut de la cuvette se présente comme un lavabo. Pas de perte.
Mais revenons à Osaka, la 3° ville du pays. La ville conserve un côté ancien avec le château en particulier, mais celui-ci n’est en fait qu’une copie. Là bas, nous avons pu voir un spectacle de samouraïs et en nous en allant, nous sommes passé devant un mariage. La cérémonie était des plus solennelles. Costumes traditionnels et visages tendus, ça ne respirait pas la joie de vivre… Nous avons ensuite continué jusqu’à l’aquarium d’Osaka, célèbre pour ses requins baleine. 2 requins baleine dans un aquarium sur 3 étages, avec du verre de 30cm d’épaisseur pour contenir toute celle flotte. C’était assez impressionnant ces énormes poissons de 8-10m de long, au milieu d’autres requins, de raies manta et de mérous…
Ah et puis nous n’avons pas pu résister non plus avec Ludo à aller montrer nos talents approximatifs de ninjas. Armés de nos étoiles, on ne peut pas dire que l’on ait fait un carton mais c’était marrant.

21 juin 2009

De Retour !

Houlà là, ça fait un bail…
Bon, à ma décharge, je n’avais plus Internet depuis quelques mois. Le déménagement du super appart où j’étais pour celui-ci ne s’est pas fait au profit de la qualité du logement. Là, il a fallu changer la sortie du câble pour avoir quelque chose de correct.

Et puis aussi, ces derniers mois n’ont pas été de tout repos.
Balade en Chine entre Shanghai et Pékin puis un retour non prévu en France pour la préparation de l’audit Airbus, puis vacances au Japon après un retour rapide en Chine. De retour en Chine après 15 jours géniaux mais injoignable pour repartir en urgence en Inde où se poursuit l’audit Airbus. Et là enfin, de retour à Shenzhen, content de tous ces voyages mais avec une forte envie de me poser car raplapla, vidé, exsangue, jet lagué, flapi, fatigué, crevé, démonté, exténué, flagada. En 3 mots, sur les rotules.

Mais tout ça me donne maintenant l’occasion d’exposer quelques photos de tous ces instants. Je vais néanmoins procéder par ordre.

Le Périple Chinois :
Début avril, Adrien, qui a étudié avec moi à Barcelone au cours de cette grande et riche année Erasmus clapishienne a poussé le trajet un peu plus loin avec Julia pour venir me voir. Arrivée à Hong Kong et visite des principaux points panoramiques.

Après cela, avion direction Shanghai, la New York ou Bombai locale qui a pris le pas sur la capitale grâce à son essor économique et surtout financier.

La ville présente un aspect plutôt agréable car les Chinois sont presque parvenus à conserver des quartiers « anciens », en l’occurrence, le Bund et l’ancien quartier coloniale des années 1840 à la première guerre mondiale où les Français et les Britanniques ont pu venir profiter du développement économique et textile de la région. Est-ce parce que c’est dans ces quartiers que la révolution communiste a commencé que ces bâtiments sont toujours là ? Toujours est-il que l’on peut visiter la maison d’où tout est parti et les immenses bâtiments de pierres bâtis lors des comptoirs étrangers, récupérés maintenant par des banques nationales.

Et puis à Shanghai, on trouve aussi la célèbre tour de la télévision mais aussi d’autres buildings d’inspirations diverses. L’un fait carrément penser à l’étoile noire, tandis qu’un autre, selon d’où on le regarde, évoque tour à tour une grande voile ou… un décapsuleur géant…

Après tous ces buildings, direction un coin un peu (beaucoup) plus calme.
Hangzhou et le lac de l’Ouest, ancienne capitale de je ne sais plus quelle dynastie éteinte depuis un bout de temps déjà.

Là, cadre idyllique, floraison des multiples arbres et fleurs qui ornent les bords du lac, propice à la balade et au repos. Nous en avons profité pour faire un petit tour en bateau et louer des vélos, non sans peine, pour pouvoir aller nous balader plus en dehors de la ville et arpenter les plantations de thé.

Ensuite, retour à Shanghai en train pour reprendre un avion direction Pékin.

Vol sans encombre, bus sans encombre mais une arrivée face à la place Tian’an men un brin marquante. Ce pourrait presque être un cliché s’il n’était si malheureux. Nous nous sommes retrouvés bloqués près d’une demie heure sans trop savoir pourquoi, jusqu’à ce qu’arrivent d’étranges véhicules. En fait, une dizaine de chars d’assaut camouflés tant bien que mal en bus.
J’en profite pour faire une aparté et dire qu’à Hong Kong, le 4 juin, pour le 20ième anniversaire du massacre, 150.000 personnes (52.800 selon la police) se sont réunies (j’ai pu y faire un tour en rentrant d’Inde) tandis qu’à Pékin, la place était contrôlée par des policiers en civil avec leur oreillette et que les familles des étudiants tués ont été assignées à domicile et ont eu des horaires définis pour se rendre au cimetière. C’est vrai, il ne faudrait pas que l’on croie que trop de personnes ont souffert à cette occasion. Le discours officiel ici étant que ce sont des étudiants qui ont voulus tués des militaires et renverser le régime.

Oh, tant que j’y suis, une petite dernière qui n’a pas plus d’une semaine. Un projet de loi qui vise à équiper tous les ordinateurs vendus en Chine d’une puce sensée contrôler les accès aux sites pornographiques pour les enfants et prévenir la diffusion des virus. J’y vois bien une autre application possible mais qui pourrait réellement songer que le gouvernement chinois prévoit de contrôler chaque ordinateur pour savoir qui écrit quoi sur un blog, un e-mail, un site… ?

Bref, j’en étais à Pékin. Après une semi engueulade avec un taxi qui nous a arnaqué sur le prix de la course, nous sommes arrivés à l’hôtel. De là, départ pour la grande muraille dès le lendemain. Après le décor enneigé de ma première visite, la voici, toujours aussi interminable et depuis un autre point de vue, noyée sous les cerisiers en fleurs. Autre charme tout aussi grandiose. Et moins dangereux sans la glace.
Retour en téléphérique, la même cabine que celle utilisée par la 17° incarnation du Bouddha svp…

Cité interdite le lendemain, la place bien entendu, toujours sous surveillance étroite, pour bien célébrer l’esprit révolutionnaire cher aux éminences rouges d’ici.
Le nid d’oiseau, encore illuminé des jeux.
Un commentaire quand même. La Chine est le pays le plus peuplé au monde. L’inde, le second. Parfois, lors de discussions avec les locaux, on a eu l’occasion de me rappeler que j’avais une vision adaptée à mon pays, c'est-à-dire avec un espace privé pour chacun, où la foule est à taille humaine et où sa gestion reste simple. Quelques photos peuvent simplement aider à comprendre ce que c’est que des Chinois qui visitent un lieu, tous avec leur bob ou leur T-shirt permettant de se repérer les uns les autres, tous plus ou moins perdus dans un même espace, grouillant et se bousculant avec un rire que l’on ne sait réel ou apeuré lorsque les pieds touchent à peine terre face au trône de leur ancien empereur déchu, humilié et formaté à devenir un bon citoyen obéissant de la révolution culturelle…

Après tout ça, retour à Shenzhen, puis traversée pour Hong Kong et retour un brin précipité en France.
Retour bref mais ressourçant avant de ré-embarquer pour la Chine où je resterai quelques jours puis, je poursuis sur la lancée. Direction le Japon !