périple en Inde de David
Bon, mon frère est parti en Inde au mois d'aout, alors il m'a envoyé par mail le recit de son voyage. tout n'y est pas encore écrit, et il manque aussi des photos car je ne veux pas me tromper en mettant les mauvaises photos au mauvais moment du récit. voilà, je vous laisse lire, et vous imprégner de l'ambiance indienne.
Arrivée le 03/08/06
Mon périple indien a débuté le 03/08. Départ de Singapour après avoir peiné à chopper un taxi, celui réservé la veille m’ayant fait faux bond…
Mes premiers pas sur le sol indien n’ont pas été aussi agréables qu’à Singapour. Les bonbons et les sourires ont été remplacés par les flingues et l’administration zélée. Mais bon, je n’ai pas eu de problèmes. J’ai eu un changement à Madras pour rejoindre Delhi. Comme j’avais de l’attente (et que mon avion avait une heure de retard…), j’ai regardé les infos indiennes. Parmi les news : la femme qui veut rentrer dans le guiness book en s’écrasant des piments sur les yeux et une chute de météorites sur un village. Ces météorites, d’après les dires des personnes interrogées auraient provoquées des boursouflures et des démangeaisons aux enfants du coin…
Ensuite, direction Delhi où mon « pre-paid » taxi m’attendait. C’est pas un mal vu la foule de taxis qui hèlent les nouveaux arrivants.
Ce trajet en taxi a réellement été ma première rencontre avec l’Inde et ce que peut être la culture indienne. Une main sur le Klaxon en quasi permanence pour indiquer sa présence aux autres, qui en font tout autant, des dépassements plus que cavaliers par la droite, la gauche ou n’importe quel espace suffisant pour s’y glisser tout en évitant les rickshaws, vélos, camions voire vaches présents de partout. La première constatation est que la conduite est à gauche n’est qu’un principe, la réalité se résumant à rouler là où on peut et dans le sens qu’on veut. Mon taxi était un gars agréable, aimant discuter et qui m’a donné ma première leçon de code de la route indien : il est interdit de téléphoner au volant mais l’amende peut facilement se faire sauter via un bakchich aux policiers, de même que la conduite en état d’ébriété avancé…
Il m’a déposé à l’hôtel Ajanta comme prévu (les taxis ou rickshaws nous annonçant souvent que l’hôtel est plein ou a fermé afin de nous envoyer là où ils touchent une comm’). Alors l’hôtel Ajanta, faut oublier. C’est cher, fliqué, pas très confortable et ils essaient surtout de nous refourguer les services de leur agence de voyage, soit disant « lonely planet recommended ». En fait, ils sont juste référencés dans ce guide (j’ai vérifié). Je n’ai néanmoins pas pu échapper à une présentation exhaustive du circuit que je pouvais faire en passant par eux.
Je suis ensuite allé déposer mes affaires dans la chambre en attendant François et j’ai maté des animés pendant 2 heures avant d’aller manger. Premier repas indien plutôt pas mal, pas trop épicé, assez fin. Lorsque François est arrivé, nous avons décidé d’aller faire un petit tour dans la ville. Nous étions proches du quartier de la gare donc c’est animé en permanence. Certaines personnes que nous rencontrions nous proposaient des bouteilles d’eau, de nous emmener en rickshaw, un hôtel… Nous avons croisé une vache dans une ruelle voisine, la première que l’on voyait de près, petite émotion figée par une photo rapide. Nous avons poursuivi encore quelques minutes notre balade, nous sommes passés sous un pont où une quinzaine de personnes dormaient à même le sol, mangeaient des restes de je ne sais quoi, ou se roulaient des semblants de cigarettes. Nous avons décidé de revenir par un autre chemin ce qui nous a conduit à un machabée, posé sur une charrette et recouvert par un drap… On est passé assez rapidement et on est finalement rentré se coucher, non sans entendre une vache meugler un bon moment sous notre fenêtre.
Le 04/08/06
Le lendemain, nous sommes allés à Cozy Travels pour organiser notre voyage. Très bien, le gars est sympa, de bons conseils et il n’a pas essayé de nous arnaquer. Nous lui avons dit là où nous souhaitions aller, on a regardé les différentes possibilités et on a programmé tout ça, réservé les hôtels, billets de train pour le dernier jour et le taxi pour l’ensemble du séjour (flexible, rapide, climatisé et pas trop cher). Notre retour à l’hôtel après ça pour annoncer que nous nous passions de leur service de voyage a été accueilli plus que froidement mais il nous a foutu la paix par la suite.
Puis nous sommes allés visiter Delhi. Au programme, un temple hindou avec un hôpital pour animaux blessés ou malades. Autant être clair, ça pue ! Et puis il faut marcher pieds nus dans un temple, alors voir des oiseaux à moitié amputés, déplumés, des lapins plus morts que vifs, des chiens galeux et consorts, ça donne envie de vite remettre ses chaussures et de se désinfecter les pieds à l’alcool à 90°C dès la sortie… Nous nous sommes ensuite rendus au Fort Rouge de Delhi. Il s’agit d’un ancien fort moghol encore occupé par les militaires. La fouille est poussée, les appareils photos tous vérifiés, les bouteilles ouvertes, toutes les poches contrôlées mais on parvient à rentrer. A l’intérieur de la forteresse, on découvre en fait de nombreux pavillons autrefois reliés par des bassins et des canaux. C’est dommage qu’ils n’aient pas remis en état des canaux car le grès rouge laisse place à de superbes bâtiments en marbre blanc, depuis longtemps dépouillés de tout l’or et argenterie qui recouvraient l’intérieur des appartements. Néanmoins, ça reste magnifique. Et ça devait être tout bonnement splendide à l’époque, avec l’eau qui s’écoulait un peu partout.
Nous sommes ensuite retournés à la Mosquée Jama Masjid. La première fois, nous n’avions pas pu entrer car c’était l’heure de la prière. Finalement, c’était une bonne opération car il restait encore de nombreux draps étendus au dessus de l’espace de prière, et les voir flotter au milieu de ce grand édifice ou se balader en dessous donne une impression de repos agréable, en opposition avec les couleurs vives et le sol brûlant de la cour.
En fin d’après midi, nous sommes partis à la recherche d’un supermarché (qu’est ce qu’on est con quand même…) pour acheter un savon, des fruits et un couteau. En effet, il n’était pas possible d’en emporter un avec nous dans l’avion étant donné que nous n’avions qu’un sac à dos. Alors, le supermarché, on oublie en Inde. Moi qui chante les louanges de Carrefour et autre Auchan, là bas, c’est pas la peine, c’est tout simplement inconcevable à l’heure actuelle. Donc après que notre taxi nous ait déposé dans un magasin pour touristes afin de toucher sa commission, nous avons pu acheter un couteau dans une épicerie, un savon dans une pharmacie et des bananes chez le vendeur de bananes (il ne faut pas avoir 50 trucs à acheter…). Nous avons terminé notre visite du jour par le quartier diplomatique avec l’immense avenue menant au parlement et aux appartements ministériels.
Enfin, retour à l’hôtel pour manger et tenter une bière indienne : la kingfisher (le martin pêcheur en français). Elle est dégueulasse et en plus elle fait mal à la tête. J’ai depuis appris pourquoi, elle contient un conservateur pas très recommandé. Heureusement, il y a une astuce : il faut retourner sa bière dans un verre d’eau, le conservateur descend alors dans l’eau et après quelque temps, on peut la reprendre sans le conservateur ni le mal de tête associé. L’autre astuce, c’est de ne pas en boire. Pendant que François allait envoyer quelques e-mail, j’ai discuté avec une chinoise. Elle était très sympa mais en tant qu’occidentaux, on en a pris pour notre grade. Elle ne comprenait pas qu’en général les français parlent aussi mal anglais alors que l’on habite aussi près de l’Angleterre, nous sommes hautains, persuadés la supériorité de nos principes. De même, nous serions des gens centrés sur nous même, ne croyant en rien et ne nous souciant pas de notre famille. Eux, par opposition, ne partent pas de chez eux si leurs parents se retrouvent seuls et ils continuent à avoir des croyances malgré les traces laissées par le communisme. En fait, elle ne comprenait pas comment on arrivait à tenir quand on n’allait pas bien, à quoi on pouvait se raccrocher. C’était assez étrange comme conversation mais super intéressant. On a discuté cinéma et elle remarquait que nous ne connaissions finalement quasiment rien des productions asiatiques (pourtant, je ne pense pas être le plus ignare dans le domaine) alors que eux se chopaient tous les grosses productions (à majorité américaine c’est vrai) ou les grands succès d’ici comme Amélie Poulain. Mais pour avoir vu quelques films de Bollywood et les massala movies qui en sortent, j’avoue que le niveau est plus près des productions à la Van d’Hamme que de Jeunet ou Tarentino. Sinon, l’Inde est très en retard sur la Chine selon elle, en terme de propreté et de commerce entre autres. Bref, soirée super instructive et sans aucun accroc malgré les désaccords ou incompréhensions mutuelles qu’il y a pu avoir.
05/08/06
Après une heure et quelque de trajet, nous passons un poste de frontière (il y en a un à chaque fois que l’on change de région et là, nous entrons à « UT » c’est à dire Uttar Pradesh).
Notre taxi part payer la taxe tandis que nous l’attendons sagement dans la voiture. Nous avons alors pu assister à notre premier « défilé » : montreur de singes, vendeurs en tout genre, mendiants classiques, enfants, travello et les mecs avec les pieds à l’envers. Ces derniers sont en fait assez courant. Je ne sais pas quelle est leur maladie mais la première fois, ça fait bizarre…
Nous sommes arrivés à Agra peu de temps après. A proximité du Taj Mahal, notre taxi driver s’arrête à un carrefour et un gars d’une bonne vingtaine d’année entre dans la voiture. Nous sommes plus que surpris mais il nous explique que c’est un guide (carte « officielle » du gouvernement à l’appui ) et qu’il est là pour nous faire visiter la ville, que tout est déjà prévu, etc.
Avant de pénétrer dans l’enceinte du Taj, je lui demande s’il travaille pour Cozy Travel et bien sûr, ce n’est pas le cas, mais il ne faut pas que l’on s’en fasse évidemment. Il nous demande ensuite 500 roupies par personne ou quelque chose comme ça pour acheter les billets. Après vérification des tarifs, on lui donne l’argent et là, une queue d’une 100 aine de personnes nous attend. Pas gêné, il bourre tout le monde en nous disant de la suivre et on se retrouve tout devant et tandis qu’il tape dans le dos du garde en lui filant nos billets, nous passons tranquillement. Ça aura été le seul avantage de ce guide
Nous parvenons à la porte Ouest parmi une foule de visiteurs (15.000 par jour), faisons quelques photos et là, la Taj apparaît face à nous. C’est grandiose, impressionnant et splendide. Entouré de jardins fleuris, l’immense mausolée blanc se dresse sur un immense socle, entouré de 4 tours.
Un chemin de grès rouge longeant des bassins nous conduit jusqu’au bâtiment principal. C’est Shah Jahan qui a fait construire ce temple pour sa femme préférée, Mumtaz Mahal (là, j’ai repris le bouquin car j’ai toujours autant de mal avec les noms) et faut dire qu’il y a mis les moyens. Au passage, le symbole de l’Inde n’est pas du tout un monument Hindou mais musulman (Moghol). Le mausolée est tout en marbre blanc et toutes les décorations sont des assemblages de différentes pierres taillées incrustées dans le marbre. A l’intérieur, on trouve le tombeau, tout y est finement ciselé et nombre d’Hindous embrasse la grille au dessous de laquelle sont enterrés les époux. Sur les façades extérieurs, on trouve plusieurs trompe l’œil, des versets du Coran écrits de plus en plus gros au fur et à mesure qu’ils s’élèvent sur le monument, de nombreux motifs floraux et l’immense dôme qui surplombe l’ensemble. De chaque côté, on trouve 2 bâtiments identiques : la mosquée et le palais des invités.
Derrière le Taj, une rivière, au delà de laquelle l’empereur avait prévu de dresser une copie conforme du Taj, tout en marbre noir cette fois ci, et dans laquelle devait reposer son corps, les 2 monuments devant être connectés par un pont de marbre noir et blanc. Ceci n’a malheureusement pas été possible à cause de son fils. En effet, le fiston Aurangzeb préférait faire la guerre (c’était vraiment un blaireau, en plus de ça et des différentes révoltes et guérillas que cela a créé, il a décidé de convertir les Sikhs à l’Islam. A l’origine, c’était des religieux qui avaient décidés de prendre le meilleur de l’Islam et de l’Hindouisme, il était pacifiste. Résultat, ce sont devenus des espèces de mercenaires militarisés… Et depuis son règne, l’empire Moghol n’a fait que péricliter.) Bref, le fiston a foutu son père en taule au fort rouge d’Agra d’où son père pouvait continuer à admirer le Taj, il a piqué l’or et les pierres qu’il y avait autour du tombeau et il a été foutre son bordel jusque dans le Sud de l’Inde. Au passage, une petite photo sur la méthode de tonte indienne.
Nous avons ensuite pu nous rendre au Fort Rouge d’Agra. Au niveau du style, il est presque identique à celui de Delhi, mais il offre une vue directe sur le Taj, avec la rivière qui s’étend à ses pieds. On retrouve là aussi des bâtiments tout de marbre, des canaux qui ne fonctionnent malheureusement pas, des murs d’enceintes de grès rouge, des jardins et des sculptures ainsi que la prison. Pour en sortir ou y rentrer, il fallait aussi se montrer motiver. A l’époque, il y avait des douves avec des croco, puis le mur d’enceinte avec les soldats et enfin, le parc avec les tigres. Après, pour les plus motiver, il restait une petite phase d’escalade… Bref trois fois rien.
Après cela, nous avons voulu trouver des toilettes et sans trop comprendre comment, notre guide nous a emmené chez son père ou un cousin ou frère… Ils nous ont montré comment se faisait l’incrustation des pierres dans le marbre pendant quelques minutes (c’était intéressant) mais très rapidement nous nous sommes retrouvés dans le magasin avec tout ce que l’on peut imaginer comme table, décorations, boîtes etc en marbre. François a décidé de regarder pour acheter un cadeau à Elise. Nous avons discuté pendant 10 bonnes minutes pour finalement casser le prix de la boîte par deux. Ça nous semblait raisonnable donc on a lâché. Le guide a été toucher sa comm’ en prétextant aller se laver les mains et nous sommes partis à l’hôtel Sakura. Cet hôtel était recommandé à raison par le guide du routard qui notait les bons conseils de Ramu. Ramu était très sympa mais dès qu’il a vu le guide, il lui a interdit de rentrer dans son hôtel et l’a foutu à la porte. Il nous a ensuite expliqué que ce sont tous des voleurs qui ne veulent que nous emmener dans des magasins où ils seront grassement payé en nous arnaquant. Il avait raison, nous avons voulu vérifier avec François que c’était bien du marbre qu’il avait acheté, et c’était de l’albâtre en fait. Néanmoins, dans cet hôtel, nous avons eu droit à une chambre tout en marbre pour l’équivalent de 5-6 euros à deux. Rien à redire quoi.
Nous sommes ensuite aller manger près du Taj. On s’en est vu pour trouver le restau et j’étais près à abandonner. Et nous avons finalement trouver le petit boui boui où le gars nous faisait signe de venir, que c’était bien lui qui était recommandé sur les guides. C’était Joney, du Joney’s Palace. Et effectivement, on s’est régalé, j’ai mangé des pommes de terres revenues dans une sauce épicée délicieuse, quant au banana lassi (avec du lait caillé…) c’était extra. Il nous a sorti tous ses cahiers remplis d’annotations de routards depuis déjà des années sur lequel j’ai moi aussi laissé ma griffe. Après le restau, François s’est montré super téméraire et a voulu rentrer par un autre chemin. Ce n’était que des petites ruelles, sans voiture mais très animées du fait des nombreuses échoppes, vélos et motos qui passaient, de la foule qui grouillait,… Pas de touriste à l’horizon, juste des rues typiques, mais dans lesquelles on commençait à être bien perdu. Et là, comme souvent, coupure de courant générale. On s’est donc retrouvé paumé dans une rue bondée et sans lumière. Même si nous n’avons pas été ennuyé, j’avoue que je commençais vraiment à ne pas me sentir rassuré… Surtout que notre taxi ne savait pas où nous étions. On a fini par retrouver notre chemin et notre taxi et nous sommes rentrés à l’hôtel. De là, nous avons pris un rickshaw pour aller au cinéma. On n’a pas eu de chance car celui où nous sommes allés ne passait qu’un film comique. Le cœur des massala movies, c’est les films d’action et au moins, c’est pas compliqué à comprendre. Nous avons cependant pris nos billets, à l’intérieur, il y avait assez peu de personnes mais des gamins nous ont appelé pour que l’on s’installe près d’eux. On a discuté un moment et ils nous ont dit que ce film était génial et qu’ils l’avaient déjà vu 4 ou 5 fois. Ceci m’a conforté dans ma conviction que nos goût cinématographique sont réellement très éloignés. Nous sommes rentrés après avoir tenu une trentaine de minutes. Au retour, nous avons peiné à trouver un rickshaw mais un rickshaw à vélo nous a finalement pris. Il m’arrivait au torse, ne faisait pas très costaud et on avait presque mauvaise conscience de le voir pédaler difficilement dans les rues en faux plat, alors qu’on était tous les 2 assis derrière.
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